Les productions agricoles des cantons de Valais, Berne, Grisons et de la région de Franche Comté présentent de fortes similitudes d'activité: élevage (équins, ovins, …), cultures spéciales (ex. plantes aromatiques), …, avec pour beaucoup des qualifications de type AOC ou agriculture biologique par exemple.
Pourtant, de part et d'autre de la frontière, le secteur agricole, facteur de structuration des espaces et des territoires, source de richesse économique, est confronté à une baisse d'activité, de population et de surface valorisée.
L'avenir de ce secteur économique semble plus que jamais lié à sa capacité d'adaptation et d'innovation pour intégrer les enjeux/demandes sociétaux (traçabilité et naturalité des produits), réglementaires (restriction du nombre des molécules de synthèse comme solution technique à la production) et environnementaux (réduction de l'impact des activités agricoles sur leur environnement) dans ses pratiques.
A la production, les éleveurs d'animaux de rente (viande et lait) sont confrontés à de nombreux défis:
Ce constat revêt une grande importance pour les régions/cantons périphériques traditionnellement orientés vers l'élevage.
La réponse à ces défis passe en bonne partie par une alimentation saine et équilibrée des animaux. Ce qui se traduit- pour les éleveurs- par une distribution à leurs animaux d’une alimentation capable d’assurer une croissance harmonieuse et la réduction de la pression des pathogènes (primauté de la prévention).
Le parasitisme, en particulier les parasites internes, sont une des principales sources de perte de productivité pour les éleveurs. Le contrôle de ces pathogènes repose sur l'utilisation systématique de produits de synthèse (vermifuge) et se heurte à une double problématique. D'une part, le faible nombre des produits de synthèse commercialisés a continué d'entraîner le développement de nombreuses résistances des parasites rendant leur efficacité de plus en plus aléatoire (ex. dans 80% des élevages ovins en Europe, des parasites résistants aux benzimidazoles, vermifuges majoritairement utilisés actuellement, ont été détectés). D'autre part, ces produits, comme tous les produits de synthèses utilisés en agriculture ont mauvaise presse. Ils sont accusés de produire des résidus dans l'environnement et dans les denrées alimentaires (McKellar, 1997). Or, pour la lutte contre les parasites des animaux de nouvelles stratégies viennent d'être validées (Hoste et al., 2006; Ketzis et al., 2006). Elles intéressent aussi bien les élevages biologiques que conventionnels.
Promouvoir auprès des éleveurs la production et l'utilisation de certains fourrages spécifiques, comme compléments alimentaires, à action positive sur la santé.
Des recherches scientifiques, confirmées par des essais sur animaux ont très nettement mis en évidence l'effet positif d'une alimentation riche en protéines mais surtout riche en tanins condensés sur la santé animale. Les tanins condensés réduisent fortement la pression parasitaire (parasites internes) (Barrau et al., 2005; Hoste et al., 2005; Heckendorn et al., 2006). Ils apportent une réponse intéressante à une situation très préoccupante. Ils permettent aux éleveurs de s'affranchir ou de limiter très fortement le recourt aux vermifuges de synthèses. L'utilisation rationnelle de ces fourrages spécifiques permet de maintenir les parasites internes des animaux à un seuil non préjudiciable pour la santé animale et sans perte de rendement pour l'éleveur. Cette pratique éprouvée ces dernières années en stations de recherches reste malheureusement méconnue des éleveurs. Un projet Interreg précédent (IIIa 4/FU/7.1/1) avait mis en relief la très forte demande/attente des éleveurs en Suisse et France pour ce type de solution.
Le présent projet veut assurer le transfert de connaissance de la recherche aux utilisateurs:
Agridea
Mediplant
Lanwirtschaftliches Zentrum Visp