Par le passé, des objectifs politiques visant à augmenter la part de l’agriculture biologique ont été fixés au niveau mondial. Ces objectifs n’ont toutefois jusqu’ici pas été atteints et les taux d’adoption varient fortement d’un pays et d’une culture à l’autre. Les mesures que les actrices et acteurs des filières alimentaires ainsi que les décideuses et décideurs politiques peuvent prendre est donc une question centrale. Des connaissances scientifiques à ce sujet peuvent fournir une base précieuse. De nombreuses études de cas existent, mais il manquait jusqu’à présent une vue systématique de ces résultats.
Regroupement de recommandations
L’étude "Farmers’ adoption of organic agriculture – a systematic global literature review", de Niklas Möhring (Université de Bonn), Adrian Müller (FiBL) et Sergei Schaub (Agroscope) a comblé cette lacune. Elle a analysé 120 travaux de recherche internationaux et a réuni 182 recommandations, qui ont été réparties dans cinq catégories:
- Prise de conscience et connaissances: des mesures liées à l’information sont importantes, notamment dans les régions où la part du bio est faible.
- Politique: des subventions et la suppression des obstacles économiques favorisent la diffusion dans les régions où l’agriculture biologique est déjà répandue.
- Coopération: promouvoir la coopération est efficace dans les systèmes productifs.
- Infrastructure et transactions: le développement d’infrastructures est nécessaire dans les régions moins développées.
- Chaînes d’approvisionnement et marchés: des améliorations au niveau du marché et au sein de la chaîne d’approvisionnement renforcent le secteur bio sur le long terme.
Adaptation régionale déterminante
Les mesures devraient être adaptées aux conditions environnementales locales, aux pratiques agricoles et à l’état du développement de la production biologique: dans les régions peu développées, l’accent doit être placé sur la sensibilisation, tandis que des incitations politiques telles que des subventions sont pertinentes dans des marchés bien établis. Des approches combinées, comme par exemple associer la vulgarisation à un soutien financier, sont particulièrement efficaces.
Encore beaucoup à explorer
Des lacunes au niveau de la recherche subsistent encore dans des pays exportateurs importants et dans des régions telles que l’Afrique ou l’Amérique du Sud, où l’agriculture biologique est peu répandue. L’évolution des processus d’adoption au cours du temps ainsi que le rôle joué par la demande n’ont également pratiquement pas été étudiés jusqu’à présent.
Pas uniquement des interventions politiques
Avec cette étude, les scientifiques souhaitent fournir une vue d’ensemble des recommandations scientifiquement étayées permettant de promouvoir l’agriculture biologique. Les mesures doivent être définies en fonction des conditions locales et de l’état du développement. On a jusqu’à présent surtout tenté d’exercer une influence par le biais de la politique, or la vulgarisation, l’information et les conditions du marché peuvent représenter des leviers supplémentaires importants. Les principaux éléments de l’étude ont été regroupés dans le policy brief «Comment promouvoir l’agriculture biologique?» à l’intention d’un plus large public.
Auteures: Corinne Obrist et Theresa Rebholz, FiBL
Pour en savoir plus
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Liens
- orgprints.org: Étude "Farmers' adoption of organic agriculture – a systematic global literature review"
- agrarforschungschweiz.ch: Policy Brief
- agrarpolitik-blog.com: Article de blog (en allemand)