Gentle Dairy est un projet de recherche de trois ans qui vise à étudier les facteurs favorisant l’induction de la lactation de chèvres non gestantes. Pour cela, près de 150 chèvres provenant de 10 à 12 élevages différents seront écartées de la reproduction cet été. Les chèvres vides, ainsi qu’autant de chèvres gestantes servant de témoins, feront l’objet d’un suivi hormonal et de leur lactation au cours de l’année 2024. Le projet s’articule également autour d’ateliers en France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche afin de discuter de cette pratique à plus grande échelle. Ce projet est soutenu par l’organisation de protection animale QUATRE PATTES.
Cet évènement a été l’occasion de réunir l’ensemble de l’équipe du FiBL France et du FiBL Suisse travaillant sur ce projet, quatre membres de QUATRE PATTES, des éleveurs et des éleveuses participant au projet, des journalistes, et d’autres professionnels du monde agricole. Cette journée a été l’occasion de présenter le projet Gentle Dairy et les partenaires impliqués, ainsi que de discuter de cette pratique innovante. L'évènement a eu lieu dans la ferme d’Anne-Laure Vautrin, ambassadrice du projet. En effet, cette année, la moitié de ses chèvres sont induites en lactation, sans avoir été mises à la reproduction.
Avoir du fromage de chèvres tout en ayant moins de chevreaux
Des éleveurs et éleveuses ont remarqué que certaines chèvres vides étaient capables d’induire une lactation après avoir été taries et sans avoir recours à un traitement hormonal. Un tel constat est intéressant dans le contexte où les chevreaux sont mal valorisés et où la longévité des chèvres diminue à cause des mises-bas répétées. Ces deux constats impactent directement l’économie de la filière caprine, mais sont également d’une grande importance pour le bien-être animal.
Un premier projet pilote aux résultats prometteurs
Un premier projet pilote nommé Lactodouce a été mené par FiBL France en 2021 et 2022 dans six fermes caprines, afin de tester s’il était possible d’induire la lactation chez les chèvres non gestantes. Les trayons d’une trentaine de chèvres ont été stimulés manuellement dès que les éleveurs et les éleveuses ont commencé à traire l’ensemble de leurs chèvres. Les résultats du projet Lactodouce ont montré qu’environ 60 % des chèvres non gestantes ont induit une lactation, avec un niveau de production laitière seulement 30 % inférieure à celle des chèvres ayant mis bas. Ces premiers résultats scientifiques encourageants nous invitent à étudier plus précisément les phénomènes permettant d’induire la lactation de chèvres non-gestantes.
Le projet Gentle Dairy
Le projet Gentle Dairy s’articule en trois grands axes:
- Une étude réalisée dans 10 à 12 fermes caprines en région Auvergne-Rhône-Alpes pour étudier les facteurs favorisant l’induction de la lactation chez des chèvres non gestantes. L’essai permettra notamment de déterminer si l’induction de la lactation est dépendante:
- De la race (Saane vs Alpine)
- Du niveau de production des chèvres (moyenne vs haute production laitière)
- Du nombre de gestations préalable (primipares vs multipares)
- De la présence de chevreaux avec les chèvres
Le projet vise également à évaluer si le bien-être des chèvres est amélioré lors d’une induction de la lactation sans gestation préalable.
- Des ateliers en France, en Suisse, en Autriche et en Allemagne, seront organisés afin de diffuser les premiers résultats de recherche sur le sujet, et surtout pour permettre des échanges d’expériences et d’opinions entre les éleveurs et les éleveuses autour de ce sujet et dans ses dimensions économiques, techniques, sociétales et politiques.
- La valorisation des résultats sera réalisée notamment par l’organisation de journées de discussion et de présentation des résultats aux niveaux national et international (France, Suisse, Autriche, Allemagne), afin de communiquer sur l’induction de la lactation et des facteurs la favorisants.
Pour en savoir plus
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fibl.org: Projet "Gentle Dairy" dans la base de données des projets du FiBL