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Une nouvelle étude prouve que le bio peut fortement contribuer à nourrir le monde

Un homme appuyé contre un arbre, un veau reniflant sa main.

L’agriculture biologique exerce une multitude d’effets positifs sur l’environnement et contribue à résoudre les problèmes de l’alimentation mondiale: C’est ce que montre une nouvelle étude du FiBL. Ici un de ses auteurs, Adrian Müller, agronome, sur un pâturage avec un veau Demeter et une carotte bio. (Photo: FiBL, Franziska Hämmerli)

Différentes carottes, qui sont un peu tordues et ont plusieurs excès, de sorte qu'elles semblent différentes des carottes classiques droites dans le supermarché.

Les carottes sont parfois difformes, mais on respecterait mieux les ressources en ne les jetant pas pour cette raison. Cela économiserait les ressources de manière durable – aussi à l’avenir. (Photo: FiBL, Franziska Hämmerli)

Un bac vert rempli de différentes sortes de légumes.

Diminuer le gaspillage des denrées alimentaires est un point important pour une alimentation durable. En fait aussi partie le fait de manger moins de produits animaux et d’utiliser moins d’aliments concentrés comme le blé et le soja dans l’alimentation animale. Comme le montre une nouvelle étude du FiBL, cela permettrait de nourrir en 2050 jusqu’à 9 milliards d’êtres humains tout en protégeant l’environnement grâce à l’agriculture biologique. (Photo: Wikimedia Commons)

Une reconversion mondiale à l’agriculture biologique peut contribuer à l’établissement d’un système alimentaire globalement durable si elle est combinée avec d’autres mesures. Il s’agit par exemple de réduire la consommation de produits animaux, d’éviter les gaspillages d’aliments et d’utiliser moins d’aliments concentrés dans la production animale. Un tel système alimentaire aurait des influences positives sur des aspects environnementaux importants comme réduire les émissions de gaz à effet de serre, diminuer la surfertilisation et éviter l’utilisation de pesticides – et ne provoquerait pas d’augmentation des surfaces agricoles nécessaires malgré la généralisation de la production biologique. C’est ce que montre une étude réalisée par l’Institut de recherche de l'agriculture biologique FiBL, qui vient d’être publiée dans la revue spécialisée renommée "Nature Communications".

(Frick, le 14 novembre 2017) Différents scénarios montrent que les effets négatifs de l’agriculture sur l’environnement vont continuer d’augmenter fortement jusqu’en 2050 si les prévisions de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO se réalisent. Elle table sur une population de 9 milliards d’êtres humains et sur l’augmentation des habitudes alimentaires qui consomment beaucoup de ressources comme l’eau, l’énergie et la terre comme c’est par exemple le cas pour une forte consommation de viande.

Reconversion générale à l’agriculture biologique, la solution?

La reconversion à l’agriculture biologique et à son plus grand respect de l’environnement et des ressources est donc souvent proposée comme solution pour pouvoir contrecarrer les évolutions négatives. Et de l’autre côté les opposants affirment que cette reconversion consommerait trop de terres agricoles et qu’elle ne serait donc pas une alternative praticable.

Il faut combiner plusieurs stratégies pour nourrir durablement le monde

La nouvelle étude montre que l’agriculture biologique peut jouer un rôle important dans un système alimentaire durable si elle est combinée avec la réduction de la consommation de produits animaux, avec la diminution du gaspillage d’aliments et avec le renoncement aux aliments fourragers concentrés. Cela permettrait d’assurer l’alimentation de la population même si elle atteint plus de 9 milliards en 2050, sans pour autant utiliser davantage de terres agricoles et tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en faisant diminuer fortement les effets négatifs du système alimentaire intensif actuel comme les gros surplus d’azote et les importantes pollutions par les pesticides. Signalons qu’une reconversion à l’agriculture biologique sans modification des habitudes alimentaires provoquerait une augmentation des besoins en surfaces agricoles.

Conflits d’intérêts

Une sécurité alimentaire durable ne peut cependant pas éviter les conflits d’intérêts.

L’agriculture biologique possède de grands avantages concernant de nombreux effets essentiels sur l’environnement comme les problématiques de l’azote et des pesticides, mais d’autre part elle a besoin de davantage de terres puisque son système de production est normalement moins intensif et fournit en moyenne des rendements plus bas que la production conventionnelle.

Les avantages de la production animale basée sur les herbages et n’utilisant pas d’aliments concentrés se trouvent dans le fait que les surfaces de pâturages qui ne conviennent pas pour d’autres cultures peuvent être utilisées pour améliorer la production alimentaire. Ces avantages se paient cependant cher à cause des fortes émissions de gaz à effet de serre par kilogramme de viande et de lait.

Les avantages de la diminution du gaspillage alimentaire sont quant à eux évidents puisqu’une telle réduction permettrait directement de produire moins.

Combinaison optimale de plusieurs stratégies différentes

La nouvelle étude montre la manière idéale de combiner ces différentes stratégies pour pouvoir contourner ces conflits d’intérêts. Même si on reconvertissait seulement le 60 pourcent de l’agriculture au bio et si on diminuait les quantités d’aliments fourragers concentrés et le gaspillage alimentaire de moitié, cela aboutirait déjà à un système alimentaire significativement moins polluant pour l’environnement et n’utilisant pratiquement pas plus de terres agricoles. Un tel système alimentaire serait aussi respectueux du climat puisqu’il est à même de faire diminuer les émissions globales de gaz à effet de serre.

Cela ferait diminuer d’un bon tiers la consommation de produits animaux puisqu’il y aurait moins d’aliments fourragers à disposition.

Généraliser l’agriculture durable n’est donc pensable et faisable qu’en combinaison avec une nouvelle conception de la consommation – mais alors s’ouvrent de nombreuses possibilités très prometteuses et l’agriculture biologique peut jouer un rôle de premier plan dans ce contexte.

Cette étude, qui a été réalisée en collaboration avec la FAO, l’université d’Aberdeen, l’Alpen-Adria Universität Klagenfurt et l’EPFZ, a été récemment publiée dans la revue spécialisée renommée "Nature Communications".

Pour en savoir plus

FiBL contacts

Lien vers l'étude

nature.com: Étude publiée dans "Nature Communications"

Partenaires

  • Institute of Biological and Environmental Sciences, University of Aberdeen, Royaume-Uni
  • Institut für Soziale Ökologie, Wien, Alpen-Adria Universität, Autriche
  • Institute for Environmental Decisions IED, Eidgenössische Technische Hochschule ETHZ, Zürich, Suisse

Vidéo

youtube.com: Vidéo sur l’étude

Bibliographie

  • Muller, A., Schader, C., El-Hage Scialabba, N., Hecht, J., Isensee, A., Erb, K.-H., Smith, P., Klocke, K., Leiber, F., Stolze, M. and Niggli, U., 2017, Strategies for feeding the world more sustainably with organic agriculture, Nature Communications 8:1290 | DOI: 10.1038/s41467-017-01410-w
  • Schader, C., Muller, A., El-Hage Scialabba, N., Hecht, J., Isensee, A., Erb, K.-H., Smith, P., Makkar, H.P.S., Klocke, K., Leiber, F., Schwegler, P., Stolze, M. and Niggli, U., 2015, Impacts of feeding less food-competing feedstuffs to livestock on global food system sustainability, Journal of the Royal Society Interface 12: 20150891

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Communiqué aux médias
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