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Une nouvelle étude prouve que la production animale mondiale peut être durable si on diminue les concentrés

Sur le côté gauche sont des vaches qui mangent du fourrage dans la grange. Sur le côté droit on voit une vache sur le pâturage qui mange de l'herbe.

(à gauche) 25 % de la surface cultivée globale est utilisée pour les fourrages. Elle pourrait être utilisés de façon plus rationnelle pour l'alimentation humaine. (à droite) L’herbe de pâturage est idéal pour l'alimentation des ruminants – si le pâturage ne peut pas être utilisé comme terres agricoles. Photo: Thomas Alföldi, FiBL (à droite)/PETA (à gauche)

Renoncer à cultiver des aliments fourragers sur les terres labourables aurait des influences positives sur la disponibilité des denrées alimentaires et sur des indicateurs environnementaux importants comme les émissions de gaz à effet de serre ou les surplus d’azote. C’est ce que montre une nouvelle étude de l’Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL) réalisée sur mandat de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Diminuer la concurrence entre la production de denrées fourragères et alimentaires se révèle être une approche efficace pour nourrir durablement les quelque 10 milliards d’êtres humains qu’il y aura sur la Terre en 2050. Les résultats de l’étude ont été publiés récemment dans la revue spécialisée «Interface» de la Royal Society.

(Frick, 16.12.2015) La nouvelle étude de l’Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL) qui a été publiée dans la revue spécialisée «Interface» de la Royal Society montre que la diminution des aliments fourragers concentrés peut être une alternative praticable pour assurer l’alimentation de la population mondiale tout en respectant l’environnement.

Les calculs modélisés montrent en effet que les conséquences négatives de l’agriculture pour l’environnement vont très fortement augmenter jusqu’en 2050 si les pronostics de la FAO se vérifient. Une des causes principales est que les animaux agricoles sont nourris de manière toujours plus intensive, c.-à-d. avec des produits de grandes cultures comme le blé, le maïs ou le soja. Pour assurer l’intensification de la production animale, les terres labourables, pourtant déjà en train de s’amenuiser, seront de plus en plus utilisées pour la production fourragère et pas pour l’alimentation humaine. Les concentrés produits pour les animaux sont donc en concurrence directe avec l’alimentation humaine.

Cette étude montre que la diminution de la production de concentrés permet d’augmenter la production de nourriture végétale tout en ménageant l’environnement et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Les calculs montrent que le renoncement total à la production d’aliments fourragers sur les terres labourables ferait globalement diminuer de moitié (53 % de moins) la proportion de produits animaux dans l’alimentation humaine d’ici 2050. Cela concerne surtout l’offre en œufs et en viande porc et de volaille.

Le pâturage est plus écologique que les concentrés

La relation entre la consommation de viande et l’impact environnemental de l’agriculture nourrit la controverse depuis longtemps. Une conclusion courante prétend qu’il faut continuer d’intensifier la production animale, c.-à-d. produire encore davantage d’aliments fourragers riches en énergie sur les terres labourables. Ce serait soi-disant la seule solution pour satisfaire la forte augmentation prévue des besoins de la population mondiale en produits animaux et pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre par kilo de viande. La nouvelle étude du FiBL montre cependant que le renoncement aux concentrés fourragers serait la solution la plus durable pour l’alimentation de la population mondiale. Les calculs montrent que cette stratégie recèle un grand potentiel et complète de manière idéale les approches déjà connues pour la sécurité alimentaire comme par exemple l’amélioration de l’efficience de la production, de la répartition et de la valorisation des denrées alimentaires ou encore la maîtrise de la consommation.

Une nouvelle modélisation aux applications diverses

Pour calculer les différents scénarios de disponibilité des denrées alimentaires et les conséquences de la production alimentaire sur l’environnement, la FAO, l’Université Alpen-Adria de Vienne, l’Université d’Aberdeen et le FiBL ont conçu un modèle global capable de calculer les complexes flux de matières et les quantités produites qui en résultent ainsi que les conséquences environnementales de notre système alimentaire. Cela permet d’analyser en détail les modifications dans les systèmes de production et la consommation de denrées alimentaires. Ce système est conforme aux statistiques mondiales de la FAO et pourra être utilisé pour répondre aux multiples questions sur la durabilité des systèmes agricoles et alimentaires.

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