Ce site web ne supporte plus Internet Explorer 11. Veuillez utiliser un navigateur plus récent tel que Firefox, Chrome pour un meilleur affichage et une meilleure utilisation.

Pesticides: seules les solutions systémiques mènent à une issue

1 Le potentiel de réduction des pesticides chimiques de synthèse est fort. Des machines modernes font partie de la solution. (Photo: FiBL, Hansueli Dierauer)

2 Des solutions praticables et durables sont des solutions au sein du système. Des bandes fleuries sont l’un des éléments de la protection préventive des plantes. (Photo: Marion Nitsch)

3 Grâce au choix de variétés adaptées au site et à la sélection de nouvelles variétés, on peut faire face à des problèmes phytosanitaires. Dans le cadre de l’essai en plein champ ReMIX à Fislisbach, en Suisse, le FiBL teste des mélanges de variétés de pois et d’orge. (Photo: FiBL, Maike Krauss)

4 Le développement de mesures directes, alternatives et sans produits chimiques est particulièrement coûteux. Barbara Thürig, chercheuse au FiBL, teste des extraits de plantes. (Photo: Christian Flierl)

Dans la réduction de la pollution par les pesticides, des résultats rapides sont possibles. Pour un avenir sans pollution par les pesticides, il faut cependant d’autres solutions, plus coûteuses mais réalisables, au sein de l’agroécosystème. Nous nous y attelons!

(Frick/Berne, 2 juillet 2019) Le 2 juillet, à Berne, des chercheuses et des chercheurs du FiBL ont empoigné le sujet des pesticides à la recherche de solutions possibles. Voici leur bilan en quatre points, étayé par les chiffres et les travaux de recherche les plus récents:

1 Le potentiel de réduction des pesticides chimiques de synthèse est fort

Des étapes partielles sont immédiatement réalisables. Les pratiques et recherches en agriculture biologique montrent que les herbicides peuvent être complètement remplacés grâce aux machines les plus modernes, aux cultures associées et aux couverts végétaux. «Agriculture suisse sans herbicides» serait une vision intéressante pour la pratique, l’exclusivité sur le marché et la politique agricole. Avec son expertise, le FiBL contribue volontiers à sa réalisation.

2 Des solutions praticables et durables sont des solutions au sein du système

Une protection préventive des plantes n’est pas praticable sans des effets systémiques obtenus grâce aux rotations des cultures diversifiées, cultures associées, jachères fleuries et haies, bandes fleuries ou populations résiduelles d’adventices n’ayant pas d’incidence sur le rendement. Ce sens des réalités agronomiques doit remplacer les promesses de solutions faciles basées sur des pesticides. Les agriculteurs, phytopathologistes, techniciens, écologues, chercheurs et conseillers doivent être mis en réseau pour contribuer à trouver des solutions.

3 Sans le choix de variétés adaptées au site et la sélection de nouvelles variétés, on ne peut faire face à des problèmes phytosanitaires plus complexes, en particulier en cultures spéciales

L’obtention de nouvelles variétés nécessite du temps et de l’argent. C’est aussi le cas pour les projets de sélection réalisés par le FiBL, par exemple ceux qui portent sur une meilleure résistance des pommes aux maladies ou sur la tolérance du coton à l’égard des Hepialidae et des insectes suceurs, grâce à la sélection participative en Inde. De tels projets ouvrent la voie, mais ils nécessitent davantage de soutien et doivent faire des émules dans le monde entier.

4 Le développement de mesures directes, alternatives et sans produits chimiques est particulièrement coûteux

En Suisse, aussi bien le FiBL qu’Agroscope mènent depuis 30 ans des recherches sur la protection directe des plantes sans pesticides chimiques de synthèse. Il existe une multitude de solutions possibles, comme par exemple les ennemis naturels (insectes, virus, nématodes), les extraits de plantes ou les matériaux naturels (minéraux argileux, extraits de lait, etc.). En faire des produits phytosanitaires standardisés coûte extrêmement cher. Des investissements publics et privés dans la recherche sont nécessaires pour ce faire. La Suisse serait prédestinée à jouer un rôle d’avant-garde. Le débat public sur les pesticides donne bien heureusement ses premiers résultats. Désormais, dans l’Union européenne, la moitié des demandes d’autorisations pour de nouvelles matières actives concernent en effet des produits phytosanitaires biologiques. Cela montre que le potentiel a de toute évidence été reconnu.

Le sujet des pesticides est plus qu’un oui ou un non à une votation

Le développement de méthodes préventives et directes de protection des plantes est urgent pour pouvoir compenser les diminutions de rendement dues au renoncement aux pesticides. Le financement des travaux de recherche et de développement au FiBL – rendu possible grâce à des mandats des gouvernements suisse, autrichien, allemand et de l’Union européenne ainsi que de fondations d’utilité publique et d’entreprises innovantes – apporte une amélioration permanente de la sécurité du rendement en agriculture, de l’environnement et de la qualité des aliments. Pour produire le grand effet nécessaire, il faut faire avancer la recherche et le développement de solutions biologiques de protection des plantes en collaboration notamment avec des partenaires de l’industrie.

Le débat sur les initiatives populaires suisses qui seront bientôt votées est un rendez-vous important dans l’agenda de la politique agricole. Le caractère explosif de la question est alimenté par la pertinence du contenu (résidus de pesticides, perte de biodiversité, résistances, impasses concernant les nouvelles matières actives, etc.) et les discussions respectives au niveau national et international.

Pour des renseignements supplémentaires

Contacts

  • Urs Niggli, directeur
  • Lucius Tamm, responsable du groupe Protection des plantes-phytopathologie
  • Monika Messmer, responsable du groupe Sélection végétale

Téléchargement

Communiqué aux médias
Communiqué aux médias

Dossier de presse

Dans le dossier de presse, vous trouverez les contributions ainsi que les présentations et des photos.