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Cherche plantes riches en protéines

Deux chercheurs dans le laboratoire du FiBL

Quelles espèces microbiennes vivent dans les racines des pois malades et des pois sains? Lukas Wille et Seraina Vonzun dans le laboratoire du FiBL. (Photo: Anja Wille Schori)

Les légumineuses sont riches en protéines. Leur culture est en vogue et les surfaces qui y sont consacrées augmentent. Cependant, les maladies fongiques menacent la culture biologique du pois. Des chercheurs du FiBL recherchent donc des variétés robustes en utilisant des méthodes innovantes.

Les légumineuses telles que le pois et le lupin offrent un apport en protéines utiles aux hommes et aux animaux, fournissent de l’azote aux terres arables et constituent d’excellentes plantes mellifères. En agriculture biologique en particulier, elles sont essentielles, car les agriculteurs bio n’utilisent aucun engrais azoté synthétique. Malheureusement, leur culture est difficile en raison de diverses maladies fongiques et peut devoir être interrompue pendant une longue période (parfois jusqu’à une décennie). Pour identifier des variétés résistantes, le groupe chargé de la sélection au FiBL collabore avec des partenaires nationaux et internationaux à l’amélioration du pois et du lupin. Depuis 1998, le FiBL poursuit en effet l’objectif de promouvoir la sélection biologique et le marché des semences indépendant.

Des lignées de pois résistantes aux champignons nuisibles

Les maladies des racines sont un problème majeur dans la culture du pois. Elles surviennent principalement dans le cas de cultures répétées sur le même champ. Pour sa thèse de doctorat achevée en 2020, le chercheur du FiBL Lukas Wille a mis au point un procédé de test qui permet de déterminer la résistance aux maladies d’un grand nombre de lignées de pois très diverses. Des lignées robustes présentant une résistance significative aux infections fongiques ont ainsi pu être identifiées parmi plus de 300 lignées de pois. Sur un sol malade, les autres lignées présentent en effet de forts symptômes de maladie et croissent nettement plus lentement. Ces résultats très prometteurs devraient désormais bénéficier aux sélectionneurs et sélectionneuses bio. En étroite collaboration avec le sélectionneur céréalier biodynamique Peter Kunz, le procédé de test est actuellement adapté pour répondre aux exigences de la sélection.

Des micro-organismes comme auxiliaires végétaux

Dans sa thèse de doctorat, Lukas Wille a également montré que toutes sortes de microbes colonisaient les racines des variétés de pois sensibles et résistantes. Ainsi, les variétés résistantes sont davantage colonisées par des champignons mycorhiziens utiles. Dans le cadre d’un projet de suivi, Lukas Wille étudie actuellement les autres corrélations entre la résistance d’une variété de pois, les agents pathogènes et la population microbienne du sol.

Renaissance du lupin blanc

Les importations colossales de soja destiné à l’alimentation humaine et animale en Europe à l’heure actuelle sont extrêmement problématiques au plan écologique. Riche en protéine et doté de faibles besoins en nutriments, le lupin blanc offre donc une alternative intéressante. La culture du lupin est cependant fortement limitée par l’anthracnose, maladie se manifestant par des taches brunes sur les feuilles et due à un champignon véhiculé par les semences, Colletotrichum lupini. Même lorsque les semences sont peu touchées, la récolte peut être entièrement perdue en raison des conditions climatiques locales. Pour une culture réussie du lupin blanc, il est donc important d’étudier l’agent pathogène en cause et d’identifier un matériel de sélection résistant. Christine Arncken, chercheuse au FiBL, sélectionne depuis 2014 des lupins blancs présentant une résistance accrue à l’anthracnose. Au sein de son équipe figure également Joris Alkemade, qui a développé dans le cadre de sa thèse de doctorat un système de test permettant de détecter la résistance d’un lupin au stade de jeune plantule dans une enceinte climatique. La variété Frieda et des variétés locales provenant d’Éthiopie se sont avérées particulièrement résistantes à l’anthracnose. Ces résultats ont été confirmés lors des essais en plein champ. Joris Alkemade a également pu montrer que l’anthracnose est principalement due à une souche de champignon particulièrement agressive, répandue dans le monde. Actuellement, Joris Alkemade recherche des marqueurs moléculaires spécifiques des variétés particulièrement résistantes. Ces marqueurs pourraient ensuite être utilisés dans la sélection bio, à des fins diagnostiques, pour identifier plus facilement les variétés robustes.

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Pierre Hohmann

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