Expériences pratiques issues du projet BioDiVerger

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Dix ans après l’établissement d’un verger agroforestier et d’un verger épicerie expérimentaux à Morges (VD), les acteurs font le point sur la qualité du sol, la santé des cultures, la biodiversité et l’économie.

En 2013, grâce au soutien financier de la DGAV (Canton de Vaud), le FiBL et la ferme bio les Sapins ont établi deux vergers innovateurs pour acquérir de l'expérience avec une approche diversifée de l’arboriculture biologique. Aujourd’hui, le BioDiVerger compte au total une centaine d’espèces végétales cultivées ainsi que des éléments destinés à accueillir la biodiversité. L’idée du design novateur est de réduire les intrants et d’augmenter la biodiversité afin d’obtenir un écosystème résilient et de diminuer au maximum le temps de travail. Le projet a également la volonté de rapprocher le·la consommateur·trice de la production et des denrées agricoles (circuits courts).

Au fil des années, différents paramètres ont été relevés dont différents aspects de la fertilité du sol, l’état de santé des cultures, le développement de la biodiversité et des aspects économiques. Pour comparer les nouvelles approches, un verger bio «classique» et un verger conventionnel voisins ont été observés sur le même site.

Globalement, des évolutions positives ont été constatées depuis la mise en place du projet. Les limitations sur le travail mécanique et les enherbements constants semblent être particulièrement propices aux organismes du sol, à l’établissement d’une structure grumeleuse et donc au bon fonctionnement du sol. L’activité biologique s’est améliorée. Un bon réapprovisionnement en matière organique et en éléments nutritifs de réserve a été assuré malgré les faibles apports en fertilisants. Les deux vergers installés ne nécessitent que peu d’intrants et sont très riches en biodiversité tant floristique que faunistique. Les avantages des systèmes agroforestiers sont principalement la forte biodiversité dont ils regorgent, mais dans le cas présent, la partie du verger en agroforesterie présente beaucoup de résultats techniques et économiques intéressants, qui incitent à reproduire le système. Les limites du verger épicerie plus extensif, sont multiples, et montrent notamment que ce système a besoin d’être conceptualisé différemment, en dédiant plus de surface à la production. Le résultat est particulièrement excellent en matière d’économie de matériaux et d’énergie.

Le projet est dans l’ensemble un succès. Il a permis de tirer de nombreux enseignements pour réaliser des vergers durables, qui s’intègrent dans une démarche d’agriculture résiliente et respectueuse de l’environnement dans son ensemble, tout en permettant d’en tirer une production rentable et conforme à la demande des consommateurs.
FiBL vient de publier un rapport relatant des 10 ans du projet ainsi qu’une fiche plus concise qui décrit le verger expérimental, mentionne les méthodes appliquées et présente les principaux résultats et observations.